Extrait de l'Aparté du samedi 22 août : Risque Zéro

Très vivant ; des jeunes, de la musique et des acrobaties

Ça fait peur parfois : ils sont à deux doigts de se blesser

Ils prennent beaucoup de risques

Le clown est très fort et très drôle

Ça fait peur, mais ça fait rire

La limite d’âge est nécessaire : les moins de 8 ans voudraient reproduire ce qu’ils voient.

Si les parents sont détendus en le voyant, alors les enfants s’éclatent

Pourquoi ce titre ?

Pour dire que le risque zéro n’existe pas. Ils veulent aller à la limite, pousser au bout.

Y a-t-il les mêmes risques pendant tout le spectacle ?

Ce sont des risques différents... ils risquent parfois leur vie, parfois leur amour-propre.

Le monologue de la fille est intéressant, c’est un risque, un investissement

On a l’impression que certaines choses sont plus risquées que d’autres.

Ce sont des formes différentes de risque.

L’essentiel du spectacle est la mise en danger physique.

J’y ai vu la représentation du chaos.

On dirait une répétition générale : il y a un côté cool inhabituel, les attitudes ne sont pas « finies », il n’y a pas de tenue des personnages (à part le clown)...

Le rapport au public est intéressant, on se sent proche, c’est convivial et en même temps il y a un propos.

Le clown naît sous nos yeux, il a ensuite un temps d’adaptation dans son « nouveau » corps ; il essaie d’exprimer quelque chose

Il est rendu clown par les autres.

Ils ont tous une singularité physique très forte (costumes, postures...) : c’est aussi un propos.

Le spectacle est bien construit, il n’y a pas de temps mort.

C’est une création collective qui a été construite avec l’aide d’un regard extérieur.

Le début raconte un peu une histoire, mais ensuite on peut sentir de l’incohérence.

On sent une baisse d’intensité vers la fin, dans les déplacements.

Le discours serait : ça vaut le coup de prendre des risques, on a rien à perdre.

J’y vois une critique de la société ultra-protectrice et sécuritaire dans laquelle on vit (on peut voir au début les risques ménagers, puis le partage de balle de bouche en bouche...).

On peut prendre des risques parce qu’on est plusieurs.

Le rapport humain au cirque est différent d’ailleurs, les artistes sont capables de laisser leur vie entre les mains de leurs camarades ; les rapports sont plus vrais, plus solidaires.

J’ai vu 3 parties dans le spectacle : la première foisonnante, avec tous les artistes. La deuxième où le clown s’exprime, condamne les autres et où il est incité à prendre plus de risques lui-même ; le public donne tort au clown puisqu’il l’applaudit. La troisième avec à nouveau le collectif et plusieurs numéros où ça peut vouloir dire « vous voyez, finalement pas besoin de risques inconsidérés pour que ça vous plaise quand même ».

Moi j’ai vécu le spectacle par les émotions : le stress, le rire, l’envie...

L’intention de départ était une volonté de montrer la vie telle que les artistes la vive avec les objets quotidiens, montrer leur approche de la vie et des objets.

Ils montrent qu’on peut oser et dénoncent ce monde aseptisé.

Le titre devait être « le clan des moustaches »

Il y a 6 messages qui ont un point commun, le risque.

Les artistes ne prennent pas le temps d’interroger les gens sur le thème ; ils montrent seulement.

Il y a des erreurs de construction au trapèze.

La mise en scène individuelle est dommage dans cette partie du spectacle.

C’est dur humainement pour les artistes... il y a des variations de risque.

C’est agréable quand il y a des dialogues.

Les instruments ont une présence forte ; c’est aussi un risque.

Le spectacle a été joué environ 50 fois et il a évolué depuis le début.

Le risque est de plus en plus maîtrisé.

Extraits de l'Aparté du vendredi 21 août : Cirque Précaire

Tout en douceur

Bien travaillé

Ambigu

Économie de moyen pour un maximum d’effet

Réveil de l’enfance avec le détournement d’objets

Joue comme un enfant

Paroles excellentes, performance dans l’énumération

Prouesse verbale qui redouble la prouesse technique et physique : sans l’une, l’autre n’existe pas ou peut être lassante ; cela donne une nouvelle prouesse et crée du nouveau.

Effets du bilboquet avec le métronome est très intéressant et réussi.

Il dit les effets qu’il provoque, il met de la distance avec ce qu’il fait. Il gère très bien les ratés.

Il y a toujours des contrastes comme la faux et le papillon ; c’est brutal et chargé de signification.

La mort est récurrente. L’amour aussi, il y a de la sensualité.

Il y a des jeux différents dans chaque espace (coulisse, scène, musique)

Il est complètement avec nous, il dit « tu ».

Il souligne qu’il est attentif au public (ex-violoncelle sur le tabouret au début), il n’ignore personne.

C’est un spectacle gonflé politiquement. Il y a des significations fortes.

Il y a un sens donné à chaque slogan, et ça rebondit.

La solitude est poignante, touchante. C’est la solitude universelle.

Quel lien y a-t-il entre les paroles et les gestes ?

Le rythme, c’est un spectacle très musical, la parole sert de rythme lorsqu’il n’y a pas de musique.

C’est tout en points et contrepoints ; il y a des respirations, de la polyphonie, de la synesthésie (plusieurs sens sollicités), comme à l’opéra.

La scénographie est intéressante ; il y a un travail sur la couleur, les costumes, un jeu sur le masculin / féminin

Les jupes donnent un aspect aérien, fragile au personnage.

Il y a des passages de burlesque, de graves, d’enfantins, de pathétiques et ça change tout le temps.

L’identification est rassurante : il est beau et se dit malheureux ; alors on se dit que nous ça va !

Le nom de la compagnie est osé.

Il a un rapport au public, il nous interpelle, nous dit « tu » pour s’adresser au groupe... Le circulaire nous rapproche de lui.

L’entrée et la sortie me gênent, notamment l’ouverture de la toile. J’attendrais plutôt qu’il soit déjà installé quand on rentre.

C’est aussi un contrepoint par rapport à ce que l’on attendrait.

Il partage des choses et s’en va, il n’a pas besoin de rester.

Le personnage du début signifie le burlesque sans être vraiment burlesque ; c’est un peu trop.

Cela peut s’interpréter comme une nouvelle fausse piste, nouveau contrepoint.

Les objets utilisés sont terribles et fascinent.

Les changements de costumes à vue sont très bien gérés : parfois lents ou rapides, cela permet au public de respirer ; c’est l’écho de ce qui vient de se passer.

Réponses :

Le spectacle aura 2 ans en octobre.

Il a eu beaucoup d’évolutions en le jouant, selon le cadre des représentations.

Je n’ai pas fait d’école de cirque, mais du théâtre (école de mime, théâtre de mouvement, pantomime...).

Mais je voulais exprimer autrement.

J’ai fait du jonglage. Le jonglage est très répétitif et cela apporte du vide...J’ai cherché à remplir ce vide, les gestes seuls ne me suffisaient pas. J’ai essayé d’autres objets, des textes...j’ai cherché un regard extérieur pour m’aider à construire et agencer les choses que j’avais créées.
Au départ, il y avait un musicien, mais il a quitté le projet 3 jours avant la première représentation.

Le spectacle n’est pas tant technique, les numéros comme la scie pourraient être poussé plus loin techniquement.

Je ne veux pas montrer seulement une virtuosité technique qui se suffirait, cela ne me remplirait pas. Je préfère ajouter quelque chose.

Pour le texte, il y a eu beaucoup d’improvisation...le spectacle s’est construit sans avoir été pensé dans le détail... J’y fais ce que je sais faire.

Extraits de l'Aparté du jeudi 20 août : Les artistes, nos semblables différents

Qu’est-ce qu’un artiste ?

Quelqu’un qui cherche à produire du non-connu

Quelqu’un qui donne, qui créer. Quelqu’un qui aide à trouver du rêve.

On s’auto déclare artiste

C’est un chercheur ; il y a une notion de transmission

Un artiste est quelqu’un qui ose montrer des fragilités, des déséquilibres, des choses que l’on cacherait habituellement. Il n’est pas dans l’apparence.

Quelqu’un qui cherche à déplacer la forme, à donner à voir autrement.

Quelqu’un qui cherche à créer, à transmettre, d’une façon particulière (pas comme un professeur)

Quelqu’un qui montre plutôt que transmet ; on en fait ce qu’on veut ensuite.

Pour moi, l’artiste est quelqu’un qui cherche à se sauver lui-même ; c’est quelqu’un d’égoïste. Il ne donne pas mais a besoin d’être regardé.

Un artiste chorégraphe disait qu’il cherchait à présenter des choses, qu’elles soient reçues ou non. Comme un tableau présenté dans un musée.

J’ai vu des artistes dont la générosité est justement de laisser le public libre d’aimer ou non, de quitter la salle ou non.

La réception de ce qu’un artiste propose ne lui appartient pas.

Un artiste à l’audace de chercher, de montrer des choses qui n’ont jamais été vues.

Le don qu’il fait est dans la proposition de partage de ce qu’il a trouvé. Une oeuvre est aboutie lorsqu’elle est partagée.

Un artiste recherche l’amour des autres.

L’artiste pense d’abord à créer et pas à partager ce qu’il crée. Il ne réfléchit pas à comment son oeuvre va être reçue au moment où il l’a créé.

Un artiste peut donc exister même s’il est seul.

Comment pourrait-il y avoir de l’art sans regard ?

Dans le spectacle vivant en particulier, l’artiste a besoin d’un public pour exister. Alors qu’un livre ou une musique peuvent être redécouverts longtemps après que l’artiste est mort. Un artiste de spectacle vivant doit exister maintenant et chaque représentation est unique et fondée sur l’émotion.
Une oeuvre peut tout de même continuer à faire du chemin après les représentations. Parfois on en oublie même la genèse de la création de l’oeuvre (comme la perspective en peinture ; elle est devenue banale pour tous).

L’artiste montre des choses impossibles, qui heurtent, bouleversent, pour nous faire réfléchir.

L’artiste est une fonction sociale, il n’a pas forcément des objectifs.

Mon voisin fait de l’art brut dans sa cave sans savoir que c’est de l’art, mais même sans public, je le considère comme un artiste. Les artistes ne savent pas toujours qu’ils font de l’art.

C’est la perception et le questionnement de l’artiste qui peut le différencier d’un chercheur en sciences par exemple.

Pour moi un artiste travaille une matière artistique ; c’est quelqu’un qui a des compétences particulières dans un domaine de l’art. Certains pensent différemment et disent qu’on peut faire de l’art avec tout, pas besoin d’être spécialiste.

Un artiste ne cherche pas forcément à faire du beau, il peut chercher à faire de l’utile ou de l’inutile, ou une recherche intellectuelle.

Qu’est-ce qui fait que certaines personnes sont artistes ? Quels sont leurs points communs quand leur point d’arrivée n’est pas le même (ex. Goya et Chantal Goya) ?

Ils ont tous besoin de dire quelque chose, de montrer quelque chose d’unique, une vision du monde ; ils proposent ce qu’ils voient.

Il y a une diversité des fonctions sociales de l’artiste (fabriquer des mécènes, fonction religieuse, donner à voir le réel, l’originalité...), il n’y a donc pas de définition de l’artiste.

L’artiste choisit d’abord une technique d’expression, la question d’être artiste ou non ne se pose que par la suite. La technique est première.

Une oeuvre existe qu’elle soit vue ou pas, appréciée ou pas.

L’objet existe, mais il ne devient une oeuvre que s’il est vu, interprété, rendu vivant...

L’artiste est celui qui bouscule

En soi tout le monde est capable de produire de l’art, c’est du gâchis qu’on ne le fasse pas.

Cela commence à l’école ; l’enseignement artistique est loin de toucher tous les enfants.
On a tous quelque chose à dire, mais pas tous les moyens de le faire.

L’art est un lien social, il regroupe des personnes autour d’un artiste, de certains types d’art.

La psychanalyse a cherché à pointer l’endroit de la nécessité de créer.

Aujourd’hui chacun peut être artiste, il suffit parfois d’être célèbre...

Pourquoi les célébrités ne seraient-elles pas toutes des artistes ?

L’artiste a une recherche, un engagement sur la durée, qui débouche sur quelque chose qui a du sens.

Un artiste a un besoin d’expression

Il y a aussi le côté marchand qui est important aujourd’hui ; on fait des artistes aussi.

Dali a dit qu’il n’essayait pas d’être artiste pour gagner de l’argent, mais qu’il essayait de gagner de l’argent pour être artiste, pour créer une oeuvre. Un artiste s’en fiche du devenir de son oeuvre ou de la reconnaissance qu’elle peut lui apporter, il crée seulement.

Ce sont les non-artistes qui donnent la valeur marchande aux oeuvres, les artistes ne cherchent pas cela.

C’est la part d’insaisissable qui nous bouscule qui fait l’artistique.

Pour moi l’artiste créer du mystère. Il a une fonction sacrée, mystique. Il remplit un vide. Il nous met face à l’inconnu : on sait tous que l’on va mourir et l’on sait tous que l’on ne sait rien, mais on a besoin de se le faire rappeler souvent. C’est le rôle de l’artiste de venir nous inquiéter, nous sortir de nous-même, avec plaisir ou déplaisir ; cela n’a donc rien à voir avec l’esthétique.

On ne peut pas définir les artistes, les mettre dans une seule case. Il y a une diversité de fonctions sociales assignées à l’art. Chacun a ensuite sa vision de l’artiste selon son environnement, son éducation, son vécu...

Est-ce alors maîtriser une technique ? pas pour tous..., bouleverser ? pas pour tous.... C’est le social qui crée l’artiste, ça n’est pas une valeur absolue.

L’art est inutile en soi, il n’a pas de fonction reproductrice, mais seulement une fonction sociale.

Il a tout de même dû toujours avoir une place dans la survie des groupes, sinon il n’existerait pas. Peut-être même que les autres espèces animales ont développé une forme d’art.

L’art sans la pensée est impossible.

Il est prouvé que certains animaux ont une pensée.

Une société peut donc mourir sans artistes. Mais alors combien en faut-il au minimum ? au maximum ? Si l’art était enseigné partout, dès l’enfance, cela changerait le monde de l’art.

L’art est-il un métier ou bien est-ce que tout le monde peut s’exprimer par l’art ?

Un artiste est quelqu’un qui se met en danger, tout le monde n’en est pas capable.

J’aime l’idée que tout le monde ne peut pas être artiste, cela permet une diversité et rend certaines choses uniques.

Un artiste est quelqu’un qui fait des choix (dans sa création), il cherche la justesse. La justesse s’acquiert par le travail, pas par le don au départ.

Pas forcément, la maîtrise d’une technique ne fait pas tout.

La recherche est importante.

On parle peu des artistes de cirque !

Pour moi, est artistique ce qui me touche

En tant que personne qui reçoit, pour moi l’artistique est lié à un moment, c’est une rencontre qui n’arrive pas tout le temps. C’est une relation avec l’artiste.

Extraits de l'Aparté du mercredi 19 août : Le Cirque

J'ai trouvé le spectacle un peu brouillon, pas abouti. Le musicien n’a pas sa place.

J'ai bien aimé l’opposition entre les deux personnages, l’un fort, patibulaire, l’autre silencieux, simple.

L'artiste semble très nerveux, j'avais envie de lui dire « souffle un peu », « souris », « détends toi ». Il a de l’énergie et il veut le montrer.

On sent qu’il y a un personnage qui se construit avec ses costumes, mais c’est aussi toujours le même.

Le numéro de la pince est une bonne idée, mais cela dure un peu longtemps. J’attendais que le spectacle soit plus fini, plus soigné. Y a-t-il des ratages voulus ? on ressort sans savoir...

C’est justement ce côté « non finit » qui le rend plus humain et proche du public.

J'ai trouvé que l’état entre les deux personnages n’évoluait pas, la relation ne change pas au long du spectacle et c’est ce que j'attendais.

Les deux se complètent, l’un adoucit la rigidité de l’autre.

Les agrès semblent être utilisés pour la gloire du personnage, il veut être admiré.

On ne sait pas quel est le parti pris du spectacle et c’est gênant.

Le titre induit l’hommage au cirque traditionnel avec l’enchaînement de numéros, la monstration de performance.

L'homme a des atouts, il pourrait s’en servir plus, aller au bout. Il pourrait jouer sur la souffrance par exemple.

Il y a un balancement entre la virtuosité et le burlesque, mais ni l’un ni l’autre complètement.

Il n’y a pas d’enchaînements entre les numéros et je me suis retrouvée dans un vide entre chaque, et j'avais l'impression que l’acolyte n’arrivait pas à le combler.

L’artiste fait de l’imparfait, ça le rend sympathique aux yeux du public.

Beaucoup de détails rappellent d’autres spectacles, est-ce des citations ?

Voir sa souffrance est intéressant. Cela nous rapproche de lui. C'est comme s'il voulait nous faire rentrer dans les coulisses du cirque et nous montrer les côtés difficiles, comme une étude ethnologique. On voit les techniciens sur le plateau, c’est un propos engagé. On voit ce qu’on ne voit pas d’habitude, la difficulté, la technique... comme une conférence sur son art de vivre.

Réponses :
Il n’y a pas eu d’écriture en amont, seulement quelques points de repère. Le spectacle évolue au fur et à mesure des représentations. Selon le ressenti avec le public et ses retours. Il y a donc une part d’improvisation chaque fois.
Le spectacle est en train d’évoluer vers une place plus importante pour le musicien, voire la place principale.

Pour construire le personnage je pars de la technique, de l’engagement physique.
Aujourd'hui me pose encore la question de qui il est : un enfant qui se déguise pour chaque numéro, ou plusieurs personnages ... ?

Le spectacle est sans paroles pour ne pas guider le public dans l’une ou l’autre direction. Chacun peut se créer une histoire à partir de ce qu’il voit et s’approprier le spectacle.

La relation entre l’auguste et la technicienne n’a pas été voulue au départ, c’est le musicien qui l’a amené.

Je ne travaille pas avec un metteur en scène lorsque je suis seul. Je construis d’abord de mon côté, puis lorsque j’arrive au bout, je rencontre des regards extérieurs pour éventuellement « casser » certaines choses et les reconstruire.

J’aime montrer le côté laborieux, cela me représente. Je me mets en scène, je montre ce que je suis. La technique me guide.

Pour chaque numéro il y a une référence au traditionnel :
Vélo ; voltige équestre
Pince ; souvenir d’enfance de mon père d’un numéro qui a vraiment existé. Je veux montrer que l’ordinaire est extraordinaire.
Fil ; belle imagerie de cirque
Domptage ; fait parti du cirque
Balle contact ; j’aime la gestuelle que cela demande
Violoncelle ; main à main
Corde ; aérien (cela fait seulement un an que j’en fais). Le personnage de l’aviateur est venu naturellement.
Lampes ; il s’est construit suite à un numéro du Cirque sans Raisons et d’un numéro de feu vu.
Le déroulement est plutôt chronologique : du traditionnel au plus contemporain.

J’aime toucher à plusieurs disciplines. Il n’y a pas de virtuosité, mais une polyvalence. J’aime découvrir de nouvelles choses. Je ne souhaite être ni seulement dans le trivial, ni seulement dans la virtuosité.

Nos personnages représentent nos personnalités dans la vie ; nous allons les pousser encore plus au bout.

Je joue avec le public ; par la peur et les émotions il est investi dans le spectacle. Le parti pris est de laisser chacun sentir ce qui le touche.

Je ne connaissais pas les numéros auxquels certains détails font référence. Je me suis posé la question de les enlever, mais j’ai choisi de les garder.

Le technicienne est marionnettiste de formation, et artificière. Elle apprend la technique des lumières.

Extraits de l'Aparté du mardi 18 août : Le Sort du Dedans

L’homme veut ressembler au cheval est-ce pour se faire aimer de la fille ?

c'est un spectacle très intellectuel, pensé, écrit. Y a-t-il une place pour l’improvisation, la spontanéité ? notamment avec le cheval et selon ses réactions...

C'est un spectacle très intergénérationnel

On attend qu’il se passe quelque chose et du coup on est étonné de tout.

Il y a différents niveaux de lecture ; les enfants et les adultes peuvent aimer et pour différentes raisons.

Le texte n’est pas toujours entendu, est-ce volontaire ?
On est touché ailleurs que par l’intellect
Le mégaphone induit des sons fragmentés.
Même si le texte n’est pas toujours audible, il y a un sens, un propos.

Il y a une proposition qui n’est pas ce qu’on attend, un déplacement des codes.

Le jeu dramatique des regards semble très écrit, ainsi que les petits gestes. Il y a un dialogue des regards : une grande précision, ils parlent et racontent énormément.

L’écriture corporelle est précise, il y a une gestion de l’espace. L’espace crée le jeu et les regards créent l’espace.
Le sens s’impose à nos yeux, par le visuel.

La contrebasse et le cheval ne sont pas des accessoires, mais des personnages à part entière.

C’est un spectacle qui se reçoit avec beaucoup d’émotions. Au début, on se demande pourquoi cet agencement, toute cette perte d’espace, tous ces sons, ce parcours...Il y a plein de surprises.

Il y a une construction d’images et d’éléments dans le temps ; chaque chose arrive à un moment précis. Le spectateur est aussi dans cette construction car il est entouré de sons, d’images...
Les sons sont très travaillés.

L’écriture est très sobre, il y a peu de décor, une économie de moyens, c’est simple. (en comparaison à leurs précédents spectacles où il y avait + d’objets.) Il n’y a pas de signes de pauvreté matérielle mais la simplicité : on passe du frustre au simple.
C’est épuré ; on choisit un seul signe, un objet pour une signification.

Les personnages cherchent le moment pour être ensemble. Cela montre la difficulté d’un couple d’avoir les mêmes envies au même moment.

Pourquoi ce titre ? Est-ce le lien, l’être ensemble de l’intérieur ?
On doit abandonner l’extérieur pour sentir nos émotions ; d’où le parcours sensoriel et le sas.
Le « sort » renvoit aussi au hasard, aux choix.

Comment ils arrivent à se réunir malgré les éléments extérieurs ; et c'est au moment où ils s’éloignent qu'ils se trouvent.

L’architecture du chapiteau est intéressante ; j’ai cru au début que c’était une spirale. On passe du bruit au silence.

On est obligé de s’abandonner car on est perdu au niveau sensoriel. Il y a un parcours d’acceptation à faire, malgré les épreuves, les embûches. On se rend disponible à ce qui peut arriver. Qu’es-ce qu’on abandonne pour aller vers l’autre ?

J’ai d’abord ENTENDU le spectacle.

On est dans un parcours pour aller vers l’autre ; on est questionné en tant que spectateur, notre position et notre positionnement sont questionnés.

La position du musicien est aussi intéressante.

On se pose la question de ce qu’ils sont en train de faire, mais en fait on doit se poser la question de ce que nous sommes en train de faire, nous spectateurs.

La voix fait le lien entre les personnages, elle est enveloppante.

Vu de l’extérieur, on sent le chapiteau respirer
C'est comme une cellule ; il y a différentes couches, on sent des battements.

J’ai vu de beaux tableaux mais je me suis ennuyée. Il manque de la voltige, c’est lent ; certains rires m’ont gêné, étaient longs... J’attendais les moments avec le cheval, j’attendais de la hauteur. En lisant le livret j’attendais plus de voltige.

J’aurais aimé être plus guidé sur le sens, que la proposition soit plus nette. J’attendais aussi que le cheval soit au coeur.

Réponses :
Bonito a parfois plus ou moins envie de faire les choses, selon son état du jour. Il a le rôle du sage, de la conscience, de la liberté.

L’écriture a été très précise ; l’improvisation intervient dans le temps que Bonito prend pour faire les choses. Il faut faire avec ce qu’il propose aussi.

L’idée n’était pas que le cheval soit la vedette, mais qu’il soit intégré au spectacle.
La voltige était voulue mais cela était impossible dans cet espace et avec ce cheval.

Le titre est lié au chant, un professeur de chant parlait de sentir le chant intérieur... le titre parle du monde intérieur, qu’est-ce qui sort du dedans ? Ce qui sort du dedans, comment chacun s’exprime de façon unique en tant qu’artiste ; l’envie d’y aller même si on ne sait pas faire au début. Aller vers l’avant, sortir ce qu’on a, faire ce qu’on a envie, ne pas avoir peur de ne pas savoir, avoir des contraintes à dépasser...
Laisser respirer, l’air peut être présent ; zoom sur la respiration

Le texte est fait pour être abstrait au début mais clair à la fin.

La prouesse technique n’est pas au centre. Il y a une prise de risque importante car c’est aussi la thématique.

Le chapiteau est une grosse cellule dans laquelle tous les atomes se rencontrent, ce découvrent. Je fais le cheval et la femme pour me mettre dans la peau de l’autre. Il y a les moments où l’on se cherchent : doit-on chercher à toujours se comprendre dans un couple ? Est-ce qu’on peut ne pas être d’accord ?

Le chapiteau a été un travail de précision calculé pour le spectacle. Il y avait l’envie d’emmener en voyage dès le passage de la porte (dans une spirale). Nous voulions que le public ressente les choses, qu'il ait une écoute spéciale. Le décor est très « lourd » mais très sobre. Il y avait la recherche d’une élégance comme dans le cirque traditionnel mais avec un propos (plutôt contemporain).

Il y a eu beaucoup de travail sur la musique. Thibault a une formation classique et jazz et a beaucoup voyagé pour s’imprégner. Il y a un rapport physique avec l’instrument (corps ou musique) ; il fallait rechercher les possibles. Un gros travail sur l’attitude et le jeu d’acteur. La place du musicien n’est pas habituelle (dans un coin) mais avec les acteurs, en mouvement.

On aime aller dans des endroits difficiles. Travail avec le chorégraphe Jean Godin, sur le jeu du corps, un travail sur l’épure, avec peu d’objets ; travail avec des boucles musicales ; sur le souffle... Avec un metteur en scène sur les mots, oser la parole improvisée.

Il y a eu beaucoup d’urgence pour tout construire en un an et demi. C’est une nouvelle vie car nous n’étions pas nomades avant.
Importance du soutien du projet, d’avoir des dates sures et une rencontre avec le public, cela valide l’investissement qu’il y a eu.

Extraits de l'Aparté du dimanche 16 août : Midi à ta Porte

Il y a du rythme, de bons enchaînements...mais parfois j'ai perdu le fil.

La performance et les personnages sont intéressants

L'approche du couple comme un jeu est intéressante : on se rapproche, on s’éloigne... c’est ça le fil conducteur.

C'est original, rafraîchissant, reposant. La puérilité de la relation (ballon, cerceau) fonctionne. il y a un bon jeu de mime.

Il y a de la simplicité, c'est un univers accessible.

Le jeu des portes prend parfois beaucoup de place (un peu répétitif) mais il est à la fois bien géré.

J’ai parfois perdu le fil car je m’attendais à une histoire racontée. On l’attend au début, puis ça s’éclate.

Le jeu des ombres du début fait penser à une histoire.

Le livret programme donne aussi l’impression qu’une histoire va être contée.

Je ne lis pas le programme avant d’aller voir un spectacle ; pour rester ouverte et me laisser surprendre. Moi c'est le titre qui m’a interpellé.

En entrant, on a l’impression d’un décor de cirque traditionnel, simple, et une poésie s’en dégage. Le jeu des acteurs est très beau ; un peu théâtral du coup on attend une histoire.

il y a de la simplicité mais en même temps beaucoup d’aspects et de détails.

L’espace est optimisé, tout le décor est utilisé.

On a l'impression d’un décor fait main ; c’est comme si l’on rentrait chez eux.

Cela donne l’impression d’une nostalgie du cirque traditionnel.

Le spectacle est dans le propos ; dans le main à main et le jeu du masculin / féminin.

On trouve aussi une ambiance burlesque avec les costumes et le jeu d’acteurs.

Le spectacle est aussi dans la performance. Il y a une difficulté à passer de la performance au jeu et inversement.

Ce qui créer l’atmosphère c’est la présence, le jeu. Il n’y a pas spécialement de recherche dans les costumes...ce qui nous touche c’est la présence.

Le décor est couleur « sépia » ; cela amène de la tendresse, de la nostalgie. Est-ce que le thème n’aurait pu être abordé avec un décor moderne ? Beaucoup de petit chapiteaux utilisent ces décors nostalgiques.

Cet aspect ancien rappelle le style de vie du cirque traditionnel, l’itinérance et la vie simple et difficile. Il n'y a pas de recherche dans la création, pas de recherche poussée dans la forme.

Le spectacle renvoit à la cour d’école avec ce jeu d’enfants.

Je n’aime pas le décor mais la force du spectacle c’est l’histoire du couple qui est très subtile, très variée.

On sent un lien très étroit entre les personnages.

Ne peut-on voir un cousinage avec le cirque Trotolla ? ici c’est plus brut
Il y a un côté fragile, démontable ; comme l’image du couple, en équilibre précaire permanent.

L’art de la chute est aussi bien utilisé

Concernant la musique, elle est toujours présente avec des styles très différents (utilisation des boucles intéressant). Le musicien n’a pourtant pas trop de place en tant qu’acteur. Il reste à sa place, un peu isolé.
Moi j’y vois un arrière plan, une deuxième scène, comme dans les BD. Il est le contre-point musical. C’est un bon comédien et il y a un bel équilibre entre les 3.
Le fait de changer d’instrument permet de changer l’atmosphère de chaque scène.
Le musicien donne aussi une perspective dans l’espace comme il est au fond ; cela agrandit la scène.

Le fait qu’il n’y ait pas de paroles est intéressant ; c’est la musique qui sert de thématique aux scènes. Il y a un côté cinéma muet.
La performance technique est aussi très présente. Si elle n’était pas là, on pourrait en venir à s’ennuyer.
La performance porte le spectateur, malgré l’inconfort du siège ; On oublie son corps à regarder celui des artistes.

J’ai aimé le contre-emploi des agrès aussi. Par exemple quand l’homme monte sur la corde, il n’y est pas à sa place.

Le jeu de mime et les faciès nous rapprochent des artistes.

Il y a beaucoup de technique utilisée pour montrer la maladresse de l’homme, c’est une prouesse.

La technique est montrée de manière ordinaire ; on peut s’identifier aux personnages ; cela créer le sentiment d’agréable en même temps qu’on se rend compte de la technique.
On retrouve des émotions fondamentales d’enfant à les regarder. La technique est aussi au service des gags.

Le spectacle laisse une atmosphère plutôt que des images.
Je retiens aussi le sens plutôt que les actes.
On regarde avec une grande détente, sans chercher à réfléchir à se qu’ils veulent montrer ou dire ; et en même temps il y a du sens.
Le spectacle rassemble toutes les générations ; il est accessible à tous, par des accès différents.

On sent le plaisir de transmettre. Il y a une authenticité, ils ne trichent pas.

Extraits de l'Aparté du samedi 15 août : Fanfarerie Nationale

J'ai trouvé qu'il manquait de silence dans le spectacle
Un manque de respiration, avec aussi peu de place à la performance en comparaison à la musique. C'est une nouveauté.

On sent un souffle en continu

Une fanfare doit être en continu, l’instrument et le corps ne font qu’un, c’est leur moyen d’expression.

Le mot fanfare induit une attente, on attend du grandiose, du mouvement. J’ai admiré la prouesse de la performance et de la musique. Il y a de très bons arrangements musicaux.

Le cirque donne ces possibles : le mélange des genres

Certaines musiques ont été écrites avant la création, d’autres pendant, pour des scènes en particuliers.

Pendant la scène du mât chinois, on ne voit pas assez l’artiste, elle a trop de vêtements.

Ce qui m’a séduit, c’est le propos du spectacle. Il y a des propos.

On joue à être une fanfare, comme si on «était au cinéma.
Ce n’est pas une fanfare mais une fanfarerie !

Il y a un excès de satyre, trop de répétitions et ça finit par un feu d’artifice vaginal...


Nous avions envie de parler du thème de l'identité nationale. Ce n'était pas évident car nous ne sommes pas une génération qui connaît bien ce sujet. On a cherché des vieux souvenirs pour retrouver 14-18.

Le début est très fort, très émouvant. On a ensuite du mal à rentrer dans le reste du spectacle car in reste sur une émotion forte avec cette scène de guerre.

Les discours au micro ne sont pas évident à entendre car il y a toujours du visuel et de la musique en même temps. On a l'impression que les agrès expriment les peurs de l’Homme, mais la fanfare assourdit ce discours.

On a pas le temps de déguster les images car il y a trop de musique.

Comment faire rire avec un thème si sérieux ? la nationalisme de la guerre 14-18 est différent de celui d’aujourd’hui.
14-18 nous paraissait la période référence de ce thème.

Le thème est intéressant mais il y a trop d’accumulations et on a pas le temps d’en profiter.

On a réinventé le village franchouillard. Par contre, le spectacle a été créé pour du frontal au départ : en frontal certains tableaux sont beaucoup plus clairs car un seul angle de vue.

Beaucoup d’intensité en continu...
Nous n'avons pas cette sensation de l’intérieur car il y a des moments de musique plus calme.

Une très grande générosité !

Le fait qu’ils soient nombreux sur la piste joue aussi

Comment a été fait le choix des costumes ?
Les costumes ont été créés à partir de l’idée du village. Les artistes ont été trouver des vêtements à Emmaüs, que j’ai retravaillé ensuite. Ajout de détails...

Il y a beaucoup de détails que l’on a pas le temps de voir car il y a beaucoup de gens sur la piste. On a l'impression d’une profusion qui peut susciter une joie ou un besoin de respirer. Il y a une sollicitation polysensorielle permanente.

Ce qui est intéressant c’est que la musique a la première place. Alors qu’avant elle accompagnait seulement la performance physique et montrait la vie en danger de l’artiste. L’ exhibition est remplacée, le danger semble moins réel.

L'aspect "danger renforcé" n’existe plus mais la technique et la difficulté restent les mêmes.

Dans le cirque nouveau, la technique est au service d’un propos. Le corps, dans le danger qu’il porte, amène un propose.
C’est le rapport à l’agrès qui change. La technique est la même.

Aujourd’hui la performance est même plus difficile car elle doit durer sur une heure et demi de spectacle et plus 10 minutes. Les circassiens s’abîment beaucoup le corps aujourd’hui.

On pourrait se dire, c’est une fanfare qui fait du cirque ; or c’est réellement un spectacle de cirque, même si la musique prend + de place que la performance ; car justement, la musique change de place et c’est typique du cirque contemporain. L’engagement corporel est typiquement circassien.
L’instrument est ici un agrès.

Ils sont circassiens avant d’être musiciens (sauf 2)

Extraits de l'Aparté du vendredi 14 août : Le chapiteau, espace de création et de représentation

Beaucoup associent le cirque au chapiteau, or cela ne représente qu’une période.

L'apparition du cirque en tant que genre date de 1768 en Angleterre, c’était la réunification de plusieurs arts déjà existants (acrobatie, équitation...).

Au début, le cirque se fait dans des bâtiments en dur, les salles étant aménagées d’abord de face, puis circulaires.

Le renouveau du cirque vient dans les années 80-90 où les artistes cherchent à faire passer un message, avoir un discours et plus seulement montrer une performance.

Aujourd’hui seulement 20% des compagnies travaillent sous chapiteau.


Un spectacle pour la salle coûte moins cher que sous chapiteau.

Il y a beaucoup de dépenses directe avec un chapiteau (entretien, techniciens, transport...)

Il y aussi une différence entre le chapiteau comme choix de vie avec l’itinérance et le chapiteau comme choix pour une création en particulier. Il est très dur de trouver des lieux avec un chapiteau, mais l’intérêt est de pouvoir se déplacer avec tout son matériel.

Autre intérêt du chapiteau, la scénographie. Le public entre directement dans l’univers des artistes, même avant que le spectacle commence. Il est déjà dans une ambiance.

L’intérieur est représentatif de la Cie. C’est une mise à nu de l’artiste qui montre son univers, sa vie.


Il existe aussi de gros chapiteaux avec un fonctionnement plus proche de celui d'une entreprise, comme AOC qui ont une autre économie.


La variété créative sous chapiteau ne peut pas toujours être très grande car les difficultés et les contraintes rétrécissent le champ des possibles. Il y a risque de chercher à plaire au public, de répondre à son attente.

L’intérêt est la diversité artistique, or dans les mentalités le chapiteau induit une forme de spectacle. Si le contenu du spectacle est inattendu et que cela ne répond pas forcément à l’image que ce fait le public d’un spectacle sous chapiteau, c’est intéressant. Ce décalage peut faire changer les mentalités.

Le chapiteau peut aussi être multiforme (frontal, bi-frontal et circulaire).

Il est intéressant pour un artiste d’essayer plusieurs formes (salle, chapiteau), pour ensuite choisir en connaissance.


Il y a eu une baisse du nombre de chapiteaux car il y a eu une envie de couper avec la tradition à un moment donné.


On peut dire qu'il y a quand même une culture « chapiteau » qui peut donner un genre à tous ces spectacles et peut-être une ressemblance.

Cela doit être difficile en circulaire car même de dos on doit faire passer quelque chose, on doit occuper l’espace à 360 degrés.

L'aspect intéressant pour le spectateur est qu'on peut voir plusieurs fois un même spectacle de points de vue différents

Interview - Le Populaire

Marc Délhiat co-directeur de La Route du cirque présente le nouvel opus - Centrefrance
Marc Délhiat co-directeur de La route du cirque présente le nouvel opus (du 14 au 22 août) placé sous le signe des chapiteaux...

LE CHAPITEAU, UN CHOIX ? Nous avons posé la question aux artistes des compagnies invités sur La Route du Cirque.

Revendiquer encore et toujours le circulaire et le chapiteau. Dans la mesure du possible, pour que ce soit possible. Encore et toujours.
Pour que le cirque soit une rencontre de tous, les pieds sur la piste.
Pour que le cirque soit un moment ensemble, intime et privilégié. Le circulaire comme arène sans issue. Une arène où l’on ne peut pas se cacher, d’où l’on ne peut pas sortir. Tout le monde est à vue de chacun et partage l'instant présent que nous vivons tous ensemble, artistes, spectateurs, techniciens.
Le cercle est un espace explosif, de bouillonnement.
Itinérance, chemin, route, étape, trajet.
Le chapiteau, le cirque, l'itinérance, les caravanes, c'est un tout.
On plonge entièrement dans cette vie-là où les enfants traînent derrière cet esprit de fête. Les gens qu'on rencontre nous rappellent qu'on appartient au monde des vivants, et la nature est avec nous pour nous surprendre, nous faire attendre le moment juste. Il fait froid et on apprend à vivre avec le temps.
Chez nous, Chez vous, ici, ailleurs. Envol...
On peut s'inviter chez les gens, mais aussi les inviter chez nous.
Transport, halte, rencontre.
C'est une énergie aussi. Collective nécessaire, indispensable et créative. Ca turbine d'humanité.
Parcours, progrès, mouvement, voyage, carrefour.
Quoi de plus beau que la toile qui nous invite au regard curieux ?
Quoi de plus beau que le voyage qui invite au perpétuel mouvement, au changement, à la remise en question comme un moteur de création ?
Appartenance, trace, mémoire, éphémère
Quoi de plus beau qu'un ovni qui débarque et repart, pas trop tôt, pas trop vite, mais qui s'installe et s'implante pour un temps dans un endroit ?
Le cirque sous chapiteau, c'est pas du rêve. C'est du sincère, du présent, du réel, du vrai. Et ça on y tient.

LES GALAPIATS

LE CHAPITEAU, UN CHOIX ? Nous avons posé la question aux artistes des compagnies invités sur La Route du Cirque.

Si l’exploit de l’artiste de cirque est une vérité, le chapiteau est un lieu vrai, solide, réel.
Pas une salle impersonnelle séparant spectateurs et acteurs. En chapiteau, tous spect-acteurs, assis en cercle. On se voit, on se perçoit… impossible de se cacher, des coins il n’y en a pas. Tout est rondeur ; c’est calme, ancestral. Du godillot de chantier à l’escarpin-pompon-talonnette, les flaques de boue autour du chapiteau les crottent pareil. Cette proximité entre tous, me renvoie aux bancs d’école. Ca égalise. Et puis un chapiteau est planté dans le sol, c’est terrien comme endroit. Malgré mâts, haubans, nœuds et poulies ? C’est aussi peut-être pour ça que l’on décolle et chavire.
Chapiteau, lieu réel ? Trop tard, on a démonté.

Julien Candy pour LA FAUX POPULAIRE - LE MORT AUX DENTS

LE CHAPITEAU, UN CHOIX ? Nous avons posé la question aux artistes des compagnies invités sur La Route du Cirque.

En ce qui nous concerne, le chapiteau est autant un choix artistique qu’un choix de vie ; les deux nous semblent d’ailleurs indissociables.
Nous recherchons une forme d’authenticité où l’itinérance fait partie de la base. Elle rythme notre quotidien et nous ramène sans cesse à des choses simples comme la pluie, le vent ou encore la sueur qu’il faut verser pour dresser la toile.
L’itinérance est rude, rigoureuse et généreuse comme le cirque, et, comme lui, avec lui, elle révèle la quintessence du rêve partagé sur la piste. L’espace circulaire est une même mise à nu orchestrée par les contraintes de l’exercice et sublimée par la proximité qui en découle. Et puis, on n’a toujours pas trouvé mieux pour rassembler et focaliser autant de monde dans un si petit espace.

Anaïck Van Glabeke et Olivier Grandperrin L’ENJOLIVEUR

LE CHAPITEAU, UN CHOIX ? Nous avons posé la question aux artistes des compagnies invités sur La Route du Cirque.

La liberté est une toile ronde qui colle à notre peau. La route redessine nos veines, le gazoil remplace l’eau de toilette. Les enfants sont heureux, aujourd’hui ils ont encore un nouveau jardin.
Autour de la piste, tous seront au premier rang, tous auront la meilleure place, nous n’avons rien à cacher, ni nos sourires, ni notre sueur. Rêver est un dur métier, mais quel beau métier.

BAZAR FORAIN

LE CHAPITEAU, UN CHOIX ? Nous avons posé la question aux artistes des compagnies invités sur La Route du Cirque.

Baro d’Evel est née d’une envie forte d’aller dans la rue, de partir à la rencontre du public. Chaque projet s’est construit autour de la question de l’espace et du rapport au spectateur.
D’abord dans la rue, puis des endroits abandonnés, des halles de marché, les théâtres…
Après ces différentes expériences, nous avons ressenti le besoin d’avoir notre propre espace de spectacle, notre chapiteau !
Le spectacle du Sort du dedans s’est construit à partir de la notion de circulaire, sur le thème du monde intérieur. Nous avons utilisé l’espace du chapiteau comme un espace total, en le pensant comme une cellule, comme une spirale soufflant vers le cœur. Nous souhaitions pouvoir transporter le spectateur dans un autre temps, et être avec lui dans un rapport intime où l’on se sente respirer…
Nous avons longuement réfléchi au chapiteau dont nous avions besoin, à ses mesures, son esthétique, son ergonomie… Car nous tenions à une intimité forte entre l’artiste, le cheval et le spectateur, nous tenions aussi à ce qu’il soit élégant, qu’il donne envie de se glisser à l’intérieur.
Et puis le chapiteau, c’est aussi et surtout une troupe en mouvement, le désir de s’adresser à tous, de permettre les rencontres, de défendre l’éphémère.
C’est pour tout cela que cette équipe s’est créée : autour d’une proposition artistique forte, tenter une véritable itinérance demandant à chacun un choix de vie singulier.

Camille Decourtye et Blaï Mateu Trias pour BARO D’EVEL CIRK

LE CHAPITEAU, UN CHOIX ? Nous avons posé la question aux artistes des compagnies invités sur La Route du Cirque.

Le chapiteau n’a que des inconvénients.
Il est cher, à acheter et à tourner. Il est froid l’hiver, chaud l’été, bruyant et humide. On y est mal assis et on y entend mal. Et en plus, il suffit d’un coup de vent imprévu et hop, tout ce beau monde se retrouve à terre. Bref, le chapiteau, c’est l’enfer ! L’ENFER !
Mais ! Le chapiteau permet une chose, que rien d’autre n’autorise. Le circulaire ! L’art en circulaire ! C’est l’art sous le chapiteau qui est intéressant ! S’il est une bonne raison d’avoir froid, de ne rien entendre, de brûler du fuel, d’avoir mal aux fesses et de risquer la pneumonie, c’est bien de se mettre en rond ! Ah, le rond, être autour du feu, autour de l’œuvre. Alors, l’artiste bien cerné, l’artiste au centre des foudres, doit autant faire face, que faire dos, que faire flanc. Il doit livrer quelque chose, invoquer les chamanes et se faire sorcier ou se laisser effeuiller par les regards voyeurs dans sa simplicité d’homme.

Nathan Israel et Manu Debuck pour CIRCA TSUÏCA
Les Apartés du Spectateur pour mettre en perspective le travail des artistes accueillis, restituer la création contemporaine dans ses contextes historiques et esthétiques mais aussi pour vous aider à comprendre et percevoir les spectacles du festival.

Le choix de la programmation met en valeur cette année des spectacles créés sous chapiteau ou pour l’espace circulaire, Les Apartés s’attarderont avec vous sur ces spectacles. Un moment de réflexion, voire de mouvements… d’humeur, bonne ou mauvaise, autour des spectacles du festival.

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