Extraits de l'Aparté du mardi 18 août : Le Sort du Dedans

L’homme veut ressembler au cheval est-ce pour se faire aimer de la fille ?

c'est un spectacle très intellectuel, pensé, écrit. Y a-t-il une place pour l’improvisation, la spontanéité ? notamment avec le cheval et selon ses réactions...

C'est un spectacle très intergénérationnel

On attend qu’il se passe quelque chose et du coup on est étonné de tout.

Il y a différents niveaux de lecture ; les enfants et les adultes peuvent aimer et pour différentes raisons.

Le texte n’est pas toujours entendu, est-ce volontaire ?
On est touché ailleurs que par l’intellect
Le mégaphone induit des sons fragmentés.
Même si le texte n’est pas toujours audible, il y a un sens, un propos.

Il y a une proposition qui n’est pas ce qu’on attend, un déplacement des codes.

Le jeu dramatique des regards semble très écrit, ainsi que les petits gestes. Il y a un dialogue des regards : une grande précision, ils parlent et racontent énormément.

L’écriture corporelle est précise, il y a une gestion de l’espace. L’espace crée le jeu et les regards créent l’espace.
Le sens s’impose à nos yeux, par le visuel.

La contrebasse et le cheval ne sont pas des accessoires, mais des personnages à part entière.

C’est un spectacle qui se reçoit avec beaucoup d’émotions. Au début, on se demande pourquoi cet agencement, toute cette perte d’espace, tous ces sons, ce parcours...Il y a plein de surprises.

Il y a une construction d’images et d’éléments dans le temps ; chaque chose arrive à un moment précis. Le spectateur est aussi dans cette construction car il est entouré de sons, d’images...
Les sons sont très travaillés.

L’écriture est très sobre, il y a peu de décor, une économie de moyens, c’est simple. (en comparaison à leurs précédents spectacles où il y avait + d’objets.) Il n’y a pas de signes de pauvreté matérielle mais la simplicité : on passe du frustre au simple.
C’est épuré ; on choisit un seul signe, un objet pour une signification.

Les personnages cherchent le moment pour être ensemble. Cela montre la difficulté d’un couple d’avoir les mêmes envies au même moment.

Pourquoi ce titre ? Est-ce le lien, l’être ensemble de l’intérieur ?
On doit abandonner l’extérieur pour sentir nos émotions ; d’où le parcours sensoriel et le sas.
Le « sort » renvoit aussi au hasard, aux choix.

Comment ils arrivent à se réunir malgré les éléments extérieurs ; et c'est au moment où ils s’éloignent qu'ils se trouvent.

L’architecture du chapiteau est intéressante ; j’ai cru au début que c’était une spirale. On passe du bruit au silence.

On est obligé de s’abandonner car on est perdu au niveau sensoriel. Il y a un parcours d’acceptation à faire, malgré les épreuves, les embûches. On se rend disponible à ce qui peut arriver. Qu’es-ce qu’on abandonne pour aller vers l’autre ?

J’ai d’abord ENTENDU le spectacle.

On est dans un parcours pour aller vers l’autre ; on est questionné en tant que spectateur, notre position et notre positionnement sont questionnés.

La position du musicien est aussi intéressante.

On se pose la question de ce qu’ils sont en train de faire, mais en fait on doit se poser la question de ce que nous sommes en train de faire, nous spectateurs.

La voix fait le lien entre les personnages, elle est enveloppante.

Vu de l’extérieur, on sent le chapiteau respirer
C'est comme une cellule ; il y a différentes couches, on sent des battements.

J’ai vu de beaux tableaux mais je me suis ennuyée. Il manque de la voltige, c’est lent ; certains rires m’ont gêné, étaient longs... J’attendais les moments avec le cheval, j’attendais de la hauteur. En lisant le livret j’attendais plus de voltige.

J’aurais aimé être plus guidé sur le sens, que la proposition soit plus nette. J’attendais aussi que le cheval soit au coeur.

Réponses :
Bonito a parfois plus ou moins envie de faire les choses, selon son état du jour. Il a le rôle du sage, de la conscience, de la liberté.

L’écriture a été très précise ; l’improvisation intervient dans le temps que Bonito prend pour faire les choses. Il faut faire avec ce qu’il propose aussi.

L’idée n’était pas que le cheval soit la vedette, mais qu’il soit intégré au spectacle.
La voltige était voulue mais cela était impossible dans cet espace et avec ce cheval.

Le titre est lié au chant, un professeur de chant parlait de sentir le chant intérieur... le titre parle du monde intérieur, qu’est-ce qui sort du dedans ? Ce qui sort du dedans, comment chacun s’exprime de façon unique en tant qu’artiste ; l’envie d’y aller même si on ne sait pas faire au début. Aller vers l’avant, sortir ce qu’on a, faire ce qu’on a envie, ne pas avoir peur de ne pas savoir, avoir des contraintes à dépasser...
Laisser respirer, l’air peut être présent ; zoom sur la respiration

Le texte est fait pour être abstrait au début mais clair à la fin.

La prouesse technique n’est pas au centre. Il y a une prise de risque importante car c’est aussi la thématique.

Le chapiteau est une grosse cellule dans laquelle tous les atomes se rencontrent, ce découvrent. Je fais le cheval et la femme pour me mettre dans la peau de l’autre. Il y a les moments où l’on se cherchent : doit-on chercher à toujours se comprendre dans un couple ? Est-ce qu’on peut ne pas être d’accord ?

Le chapiteau a été un travail de précision calculé pour le spectacle. Il y avait l’envie d’emmener en voyage dès le passage de la porte (dans une spirale). Nous voulions que le public ressente les choses, qu'il ait une écoute spéciale. Le décor est très « lourd » mais très sobre. Il y avait la recherche d’une élégance comme dans le cirque traditionnel mais avec un propos (plutôt contemporain).

Il y a eu beaucoup de travail sur la musique. Thibault a une formation classique et jazz et a beaucoup voyagé pour s’imprégner. Il y a un rapport physique avec l’instrument (corps ou musique) ; il fallait rechercher les possibles. Un gros travail sur l’attitude et le jeu d’acteur. La place du musicien n’est pas habituelle (dans un coin) mais avec les acteurs, en mouvement.

On aime aller dans des endroits difficiles. Travail avec le chorégraphe Jean Godin, sur le jeu du corps, un travail sur l’épure, avec peu d’objets ; travail avec des boucles musicales ; sur le souffle... Avec un metteur en scène sur les mots, oser la parole improvisée.

Il y a eu beaucoup d’urgence pour tout construire en un an et demi. C’est une nouvelle vie car nous n’étions pas nomades avant.
Importance du soutien du projet, d’avoir des dates sures et une rencontre avec le public, cela valide l’investissement qu’il y a eu.

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